Farid Mammeri expose à l’A.C.B.

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Lorsqu’on connaît une personne sous une seule facette, on est agréablement surpris en découvrant un jour que cette personne a, en fait, plusieurs cordes à son arc, et en particulier son talent d’artiste. Plus connu comme producteur à la radio (RTA), Farid Mammeri pourrait être assimilé à ces touche-à-tout de génie, tant par ses qualités professionnelles que par la largeur de sa palette.

Et c’est le cas qui nous occupe ici, puisque cet ancien animateur culturel à Riadh-El-Feth, s’est désormais frayé un chemin dans le monde de la peinture, où n’entre pas qui veut. Durant tout le mois de mars écoulé, Farid Mammeri a installé son chevalet, comme on dit, au siège de l’ACB (Association de culture berbère) à Paris, et avec un succès certain, il faut le dire. Une trentaine de toiles inspirées des paysages, ou des scènes de la vie quotidienne en Algérie, qui reste la grande inspiratrice, et le centre de gravité de son œuvre, en dépit de l’éloignement géographique. Oui, on n’emporte pas sa patrie à la semelle de ses souliers, comme disait le révolutionnaire Danton, mais elle peut imprégner le bout de ses pinceaux, et faire surgir les couleurs de sa palette.

Ce sont ces couleurs, qui font vivre des tableaux, pris sur le vif, ou peints pour l’essentiel de mémoire, et qu’il présente d’ailleurs sous l’intitulé « Fragments de mémoire ». Une mémoire qui n’est pas écorchée, d’ailleurs par les aspérités de l’exil, ou endolorie par les rigueurs de l’éloignement. Farid Mammeri nous donne à regarder, à contempler une œuvre apaisée, des paysages et des vues tout de sérénité, et des personnages qui sentent bon le terroir, et le bonheur tranquille. Sous le pinceau, la rue d’Alger se transforme en passage obligé vers la lumière et la clarté, ce qui montre bien le regard neuf, et optimiste que restitue la mémoire du peintre.

Il y a aussi « la foule », mais sans les clameurs, la foule des gens simples, humblement heureux, et n’exhalant aucune rancœur, aucune colère. Comme « la porteuse d’eau », idéalisée, ne ployant pas sous le fardeau, comme en temps de disette et de sécheresse, la porteuse du poète, vision exclusive du poète. « Les retrouvailles », celles qu’on attend avec patience, et espoir, sachant qu’elles seront bientôt là, qu’elles viendront inéluctablement. Car cette « attente » là n’est pas de celles qu’on subit, et elle ne dure pas une éternité, juste le temps de s’arrêter devant un tableau hospitalier, comme une invitation à entrer, et à se reposer.

Association de Culture Berbère
37 bis rue des Maronites
75020 Paris
Tél : 01 43 58 23 25

 Farid Mammeri sur FB
 www.acbparis.org