Edito

Pour sa Xe édition et après avoir égrainé au fil des années des thèmes croisés chers à l’histoire du quartier de Ménilmontant, de ses habitants, de ses acteurs sociaux et culturels ainsi que de ses artistes d’horizons variés, le Festival des Canotiers célèbre cette année l’arrivée des beaux jours par une thématique cinématographique et artistique recentrée sur ces couleurs qu’il a fièrement représentées une décennie durant.

Car l’histoire de cet Est parisien est peu banale.

De ses poètes de l’argot debout sur les tables du Théâtre des Amandiers et se déclarant fièrement ennemis de la féodalité du capitalisme, aux chansonniers réalistes illustrant le quotidien sans issue et souvent noir d’une classe populaire, à l’arrivée en terre d’exil haussmannienne, ouvrière et artisanale, de familles du Maghreb déracinées par l’horreur d’une guerre sale, un tissage humain et culturel y est né avec le temps. Bien souvent refuge d’étudiants désargentés, de peintres de rues ou d’ateliers-frigo, de musiciens méconnus, de squats rassembleurs menant bataille pour conserver l’authenticité d’expressions loin d’une chirurgie négociatrice d’un Paris qui "s’esthétise".

Ce sont les commerçants et cafetiers à l’ancienne qui maintiennent un équilibre en ces lieux.

Et contre toute attente, au tournant du siècle, une association à but culturel voit le jour sous leurs signatures. En 2007, un premier festival tient les promesses fragiles d’une volonté à affirmer cette multiculturalité à travers un cinéma d’une époque d’antan où chacun peut y reconnaitre les étapes d’une vie : un accent, un amour qui nait et se fane, des rires d’enfants glissant sur les pavés dans des caisses à savon, des commères chuchotant sur un pas-de-porte, des drames bourgeois à l’abri des regards, l’évolution des robes tout autant que des mœurs, un réfrigérateur remplaçant les lourds pains de glaces hissés au haut des rues... une société racine de la notre, que nous croyons noire et blanche quand la notre est couleur. Cette malle que l’on ouvre pour en admirer les trésors se voit bientôt accompagnée par les musiciens avoisinant venus bien naturellement en faire raisonner les arceaux de bois et le cuir clouté des jointures.
Et peintres et sculpteurs, et grapheurs de pensées, poètes et coloristes masquant le nouveau béton, célébrités attirées par tant de vérités simples, tout un monde tendu vers le même intérêt : garder la mémoire d’un des derniers bastions où il fait bon respirer.

D.L.

Publié le mercredi 22 mars 2017

Des images de l’édition 2017

Photos de Pierre et de Chloé

Le Mô du Président

Cinématons ronchonchons, musiques maestriques, et aux arts...

Le programme

Lundi 5 juin

Repas de soutien à l’association Ménil Mon Temps et projection d’un documentaire (20mn) de Jean-Paul Miotto sur le Gala des artistes de Ménilmontant (déc. 16) à la Cantine des Maronites.
A partir de 19h

Mardi 6 juin

Vernissage général des expositions
Animation musicale avec Da Capo
A partir de 20h

Du 7 au 10, concerts et projections en plein air
Parvis de l’église, place Maurice Chevalier (...)

Du lundi 5 juin au dimanche 11 juin 2017

Quelques mots...

Cette année nous fêtons la 10ème édition du festival, avec pour thème "Ménilmontant".

Du lundi 5 juin au dimanche 11 juin, repas de soutien, expositions, projections et concerts en plein air qui se dérouleront Place Maurice Chevalier sur le parvis de l’église Notre Dame de la Croix.
Les concerts débutent vers 20h30, les projections à la tombée du jour, vers 22h15.

Le dimanche 11 juin, nous invitons les artistes ayant participé aux précédentes éditions à un grand concert de clôture, de 16h à 20h, à l’International (...)

Du mardi 30 mai au dimanche 4 juin

« Un banc au bord de la route »

Toni Morrison

Cinéma et concerts en plein air*

Expositions, lectures...

Entrée libre !
* Concerts et projections sur le parvis de l’église de Ménilmontant du mercredi 31 mai au samedi 3 juin